29 Août 2020
À Michelle H
Premier baiser
Nous n’avions pour seule richesse,
Entre nos mains d’adolescents,
Que la fraîcheur de la jeunesse
Et l’insouciance du présent.
Je n’avais pas encore seize ans,
Elle n’était guère plus âgée.
J’avançais vers elle hésitant,
Son sourire m’encourageait.
À une portée de caresse,
Alors je me suis arrêté.
Pour contempler avec tendresse
Son doux visage illuminé.
L’éclat serein de ces yeux clairs
Décorait son portrait nacré
Du bleu turquoise de la mer,
Dans lequel j’allais me noyer.
Le soleil sur sa chevelure,
Comme un peintre avait déposé
Des reflets changeants de blés mûrs
Et de miel blond entrelacés.
Larmes brûlantes de résine
Qui couvraient délicatement
La naissance de sa poitrine,
Pour la caresser chaudement.
Sous sa gorge blanche précieuse
Des veinules se dessinaient.
Mon observation minutieuse
Semblait gentiment l’amuser.
Son impatience langoureuse
Tempérait ma timidité,
Et sur ses deux lèvres pulpeuses
Ma bouche s’est aventurée.
Lointain et pourtant éternel,
Dans ma mémoire il est gravé
Le souvenir tendre et cruel,
L’instant du tout premier baiser.
Georges Ioannitis
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