22 Juin 2020
Le texte accompagne l’œuvre de Ravel
Boléro
-Tambours de guerre-
Accompagnant les tambours, à peine perceptibles encore, les notes aiguës d’une flûte annoncent au loin une troupe qui s’avance. L'écho va s’amplifiant, rythmant la mélodie suave d’un bois, et d’un autre et d’un autre encore. Ils préparent aussi l’événement qui va suivre.
Les notes des cuivres se distinguent, et leur timbre devient plus métallique à chaque roulement de caisses claires. Ils imposent calmement leur présence et dominent désormais un défilé fantasmatique. Voilà qu’une armée de brume s’avance, les ombres progressivement se transforment en lumière. Descendus de l’Olympe, Éros et Arès, ensemble confondus, marchent à la tête d’une légion symphonique. Dans un chaos ordonné s’installent les préliminaires d’une glorieuse apothéose... et les tambours… Leur rythme maintenant devient obsédant. Arès cède peu à peu à Éros, et la cadence martiale à une étreinte passionnée qui va s’amplifiant… et s’amplifiant encore… dans un interminable crescendo sensuel, charnel …et les tambours… Les notes fluettes qui ouvraient la cérémonie sont maintenant une escouade de fifres qui résonnent et résonnent à l’unissons… et les tambours…, le souffle s’accélère, le cœur s’emballe... plus rien n’existe... juste cette mélodie entêtante, extatique… et les tambours…
Voici qu’en bouquet final retentit comme un tonnerre grondant, un orgasme musical, irrémédiable et glorieux… Épuisé abattu, on retourne lentement à sa condition humaine …
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