16 Juin 2020
Cette poésie est l’épigraphe d’un chapitre de mon roman historique ‘’Le désir et la volonté’’ traitant des bas quartiers d’Ephèse.
Dans les bordels antiques
Les femmes sont sacrées, dans les bordels antiques,
Des fesses jusqu’aux seins, de leurs rondeurs mystiques
Aphrodite et Ishtar ornent le présentoir
Que l’Attique et Sumer ont offert à l’histoire.
Délicate Athénienne ou Barbare rustique,
Les femmes sont sacrées, dans les bordels antiques.
La sublime Astarté, Vénus orientale
Vénale et consacrée, depuis son piédestal,
S’adresse en minaudant des œillades lubriques,
Aux heureux donateurs de ses œuvres publiques.
La nilotique Isis, grâce paludéenne
Attend l’appointement d’extases vénériennes.
Quand Athéna-Niké, maîtresse des victoires,
Dont la mâle beauté n’égale que la gloire,
La cravache à la main dirige la musique
Pour de fins connaisseurs, elle agite la trique,
Générale-catin d’une armée de ripailles,
Éternelle vainqueur de perverses batailles.
La sauvage Artémis a laissé au vestiaire
Ses flèches et son arc, ses humeurs carnassières,
Et chasse maintenant un gibier moins rétif.
Elle attire ses proies, entre ses bras captifs,
D’un mouvement de rein, d’un regard impudique.
Les femmes sont sacrées, dans les bordels antiques.
Les émois frelatés et les passions lubriques,
Éphémères amours, et tendresse hygiénique,
L’éros et l’agapè tombent indissociés,
Sans vaine illustration, dans le fond d’un baquet.
L’esprit du philosophe hante les lupanars,
…Mais les lois du profit sont gravées dans l’histoire.
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Georges Ioannitis
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