Du haut des minarets

La morphologie de la boîte crânienne humaine n’est pas adaptée pour y loger un livre aussi sacré soit-il, à la place du cerveau. Cela se vérifie pour tout dogme tentant de se substituer à la raison. Aujourd’hui, dans le domaine de la religion, le chemin de la réflexion est bien périlleux, tant le terrain qu’il traverse est miné de toute part. J’espère ne blesser personne avec ce petit poème, ceux qui le seront n’auront pas compris mes intentions. Je suis athée et libertaire, je n’ai de sympathie ni de haine particulière envers aucune religion, mais aux fanatiques de tout poil, j’adresse cette sereine incantation : Chacun est libre de croire et que nul n’empêche les autres de douter… amen (cette interjection religieuse étant reprise par trois monothéismes.)

 Du haut des minarets

Les logorrhées rimées d’une langue archaïque

Clamées par des stentors aux accents hypnotiques

Distillent sur des ombres, au regard effaré

Un lyrisme barbare en haut des minarets

Comme au ventre saisis d’une nausée mystique,

Voyez les corps se tordre en contorsions gymniques,

Et les fronts sur le sol, d’un rythme régulier,

Sans cesse marteler la foi du forcené.

Sous le regard jaloux de leur maître imposé,

Des épouses soumises vivent résignées,

Dressées dans le giron d’e leur mère asservie,

Pour transmettre la règle à leur tour à leur fille.

La femme est un objet coupable d’exister,

Traînant comme un fardeau sa coupable beauté,

Cachant comme une lèpre ses belles courbures,

Et l’éclat d’un sourire sous un suaire obscur.

Exhumant du passé de funestes projets,

La doctrine a tué le goût de raisonner.

Ils ont troqué l’amour pour l’infinie piété,

Leur destin est écrit dans un livre sacré.

Ils seront tour à tour le prêtre et le soldat,

Pour graver sur les murs les textes de leur loi,

En glissant lentement dans la conscience unique

L’universelle erreur d’un dieu hypothétique.

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