Le vertige des hauteurs

Le vertige des hauteurs

L'aviateur impatient, au moment de l’envol

Se délie, sur la piste en s’éloignant du sol

Du poids du quotidien, des peines, des outrages.

Le cœur dans l’infini, il part vers les nuages.

La hauteur abolit la dimension des hommes

Du dessus des nuées, ils ne sont plus personne.

Réduisant toute chose à sa taille première,

L’altitude dénie les gloires passagères.

Tout là-haut, où l’esprit, peut seul s’aventurer

Il se découvre nu face à l’immensité.

L’ordinaire a chassé la grâce originelle,

 Il cherche le divin, s’élevant vers le ciel.

Son esprit soulagé du poids de la matière ;

Apaisé et tranquille entre dans la lumière,

S’étire dans l’air pur et avance ébloui,

Accablé par l’éclat d’une aube d’agonie.

Tel un dieu de l’Olympe, au-dessus du commun

Il surplombe un instant le monde des humains.

Caressant l’éternel dans l’espace vibrant,

Sous des limbes bleutés, son âme se répand.

 .

Comme sous les effets d’une drogue enivrante,

Une vision étrange aux lueurs envoûtantes,

À portée de sa main, lui laisse deviner

Le sourire serein d’un être illuminé.

L’extase des cimes n’est qu’un rêve éphémère,

Et la réalité le ramène sur Terre…

En retrouvant les siens, il se retrouve aussi

Comme un oiseau blessé entouré de fourmis.

Georges Ioannitis

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