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Shelter from the storm

A shelter from the storm -1975 -

 

Le texte a été écrit alors que son union avec sa femme commence à battre de l’aile. Shirley Marlin Noznisky, mannequin américain également connu sous le nom de Sara Lownds est alors l’épouse de Bob Dylan depuis dix ans. Cette séparation avec celle qu’il a toujours considérée comme la femme de sa vie a été une rude épreuve. Il lui semble qu’on lui vole tout ce qui lui appartient. La couronne de ronce et le récit du chapitre du petit village sur la montagne, établissent clairement un parallèle entre sa situation personnelle et la crucifixion du Christ :

« Elle vint vers moi avec tant de grâce et ôta ma couronne de ronces »

« Dans un petit village de montagne, ils ont joué mes vêtements aux dés.

Je leur marchandais mon salut et ils m’injectèrent une dose mortelle.

Je leur offris mon innocence, ils ne me retournèrent que du mépris… »

Le partage des vêtements du Christ entre les soldats de Pilate (Mathieu 27:35) évoque tout ce qu’il est en train de perdre. Le récit s'imprègne des références chrétiennes qui vont influencer l’auteur à partir du milieu des années 70.

Le texte en lui-même ne suffit pas à justifier la place que cette chanson occupe dans le répertoire de l’auteur, Bob Dylan est aussi un arrangeur de génie. Il faut l’écouter pour comprendre pourquoi on le place parmi les plus belles compositions de Dylan.

 

 

 -

 

Un abri contre la tempête

 

C’était dans une autre vie, de labeur et de sang,

La noirceur était vertu et les routes, boueuses.

Je revenais de terres sauvages, lorsqu’une créature aux contours vagues

M’apparut et me dit : « Je t’offrirai un abri contre l’orage »

 

Si je repasse par là-bas, soyez certains

Que je lui prouverais encore ma reconnaissance, ça je le jure.

Dans un monde où le regard d’acier de la mort observe les hommes se battre juste

pour rester en forme,

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Dans ce climat incertain nous n’échangeâmes aucun mot,

Tout, resta en suspens pour ne prendre aucun risque.

Imaginez un endroit sûr, où il fait toujours chaud…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

J’étais mort de fatigue, mitraillé par un nuage de grêle,

Écorché par des buissons. Je me décomposais sur le chemin,

Pourchassé comme un crocodile, fouetté par des épis de blé…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Soudain je me retournai, et je l’aperçus, postée là,

Avec des bracelets d’argent aux poignets et des fleurs dans les cheveux.

Elle vint vers moi avec tant de grâce et ôta ma couronne de ronces…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Maintenant un mur s’est dressé entre nous, quelque chose s’est brisé,

J’avais trop pris mes habitudes, et mes repères s’étaient brouillés,

Quand je pense que tout ça a commencé au petit matin d’une lointaine journée !.

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Le shérif adjoint marche sur des clous et le pasteur chevauche sa monture.

Mais plus rien ne m’importe, seule, la damnation me préoccupe.

Et le croque-mort borgne souffle dans sa corne ridicule…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

J’ai entendu un nouveau-né, gémir comme une colombe en deuil,

Et vu des vieillards édentés, en rade, délaissés et sans amour.

Eh, mon pote, j’ai bien compris ta question ? : Est-ce que tout est vain et sans espoir ?

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Dans un petit village de montagne, ils ont joué mes vêtements aux dés

Je leur marchandais mon salut et ils m’injectèrent une dose mortelle

Je leur offris mon innocence, Ils ne me retournèrent que du mépris…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Je vis dans un pays étranger, mais je ne peux pas rester trop longtemps.

La beauté est comme un funambule sur une lame tranchante, mais un jour je la 

tiendrai entre mes mains

Si seulement je pouvais remonter le temps, jusqu’à sa naissance ainsi que celle de Dieu…

Entre ici me dit-elle, je t’offrirai un abri contre l’orage.

 

Traduction Georges Ioannitis

 

***

 

A shelter from the storm -1975 -

B. Dylan

 

 

’Twas in another lifetime, one of toil and blood
When blackness was a virtue and the road was full of mud
I came in from the wilderness, a creature void of form
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

And if I pass this way again, you can rest assured
I’ll always do my best for her, on that I give my word
In a world of steel-eyed death, and men who are fighting to be warm
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

Not a word was spoke between us, there was little risk involved
Everything up to that point had been left unresolved
Try imagining a place where it’s always safe and warm
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

I was burned out from exhaustion, buried in the hail
Poisoned in the bushes an’ blown out on the trail
Hunted like a crocodile, ravaged in the corn
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

Suddenly I turned around and she was standin’ there
With silver bracelets on her wrists and flowers in her hair
She walked up to me so gracefully and took my crown of thorns
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

Now there’s a wall between us, somethin’ there’s been lost
I took too much for granted, got my signals crossed
Just to think that it all began on a long-forgotten morn
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

Well, the deputy walks on hard nails and the preacher rides a mount
But nothing really matters much, it’s doom alone that counts
And the one-eyed undertaker, he blows a futile horn
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

I’ve heard newborn babies wailin’ like a mournin’ dove
And old men with broken teeth stranded without love
Do I understand your question, man, is it hopeless and forlorn?
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

In a little hilltop village, they gambled for my clothes
I bargained for salvation an’ they gave me a lethal dose
I offered up my innocence and got repaid with scorn
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

Well, I’m livin’ in a foreign country but I’m bound to cross the line
Beauty walks a razor’s edge, someday I’ll make it mine
If I could only turn back the clock to when God and her were born
“Come in,” she said, “I’ll give you shelter from the storm”

 

 

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